Résolution de Dili Document de clôture de la 6ème réunion ministérielle du g7+ Dili, Timor-Leste | 12 Avril 2025
Nous, les Ministres des Affaires étrangères des pays du g7+,
nous sommes réunis à Dili, au TimorLeste, à l’occasion de la 6ème
réunion ministérielle, marquant 15 ans d’unité et de solidarité dans
notre poursuite de la paix, de la résilience et du développement
durable.
Conscients des défis sans précédent auxquels sont
confrontés les pays touchés par des conflits, notamment l’escalade des
tensions géopolitiques, des crises d’origine climatique et le recul de
l’engagement mondial en faveur de la consolidation de la paix et de la
coopération au développement, nous réaffirmons notre détermination
collective à défendre le dialogue, la réconciliation et les solutions
mises en œuvre par les pays, qui sont les fondements de la paix et du
développement.
Forts de nos expériences communes, nous sommes
unis pour faire progresser la mission du g7+ en tant que voix
authentique de nos peuples, en veillant à ce que les politiques
mondiales reflètent les réalités des pays touchés par des conflits.
Les engagements clés
Solidarité avec les pays en crise et engagement pour la paix
Nous
exprimons notre profonde solidarité avec toutes les nations et
communautés qui souffrent de la guerre, des agressions et des
catastrophes naturelles.
Nous réaffirmons notre engagement à
soutenir les efforts de consolidation de la paix, y compris la
médiation, la réconciliation et la prévention proactive des conflits par
le biais de systèmes d’alerte rapide renforcés, qui constituent des
outils essentiels pour prévenir les conflits et favoriser la cohésion
nationale.
Nous nous engageons à renforcer la coopération
régionale en matière de prévention des conflits par le biais
d’interventions diplomatiques coordonnées et d’un soutien accru aux
mécanismes traditionnels et communautaires de règlement des conflits, en
veillant à ce que les femmes et les groupes marginalisés y participent
de manière significative, compte tenu du rôle essentiel qu’ils jouent
dans la prévention de la violence et la promotion d’une paix durable.
Nous
donnons mandat au Conseil des personnalités éminentes du g7+ pour
intensifier son engagement en faveur de la médiation et de la
réconciliation dans les États membres confrontés à l’instabilité.
Nous
demandons une aide humanitaire immédiate et une assistance à long terme
pour les pays et régions touchés par des conflits et des catastrophes,
en veillant à ce que les efforts de redressement soient menés au niveau
national, soient durables, tiennent compte de la dimension de genre et
soient inclusifs, et qu’ils bénéficient aux communautés vulnérables et
touchées par le biais d’un mécanisme transparent.
Nous nous
engageons à soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de programmes
économiques ciblés qui renforcent l’autonomie des femmes entrepreneurs,
en reconnaissant leur rôle essentiel et en favorisant une croissance
inclusive, la sécurité alimentaire, la résilience et le développement
durable des États touchés par un conflit.
Promouvoir l’apprentissage par les pairs et la coopération
Nous
approuvons le document intitulé « Mobiliser une sagesse collective : Un
modèle de coopération de fragile à fragile » pour l’apprentissage par
les pairs, en institutionnalisant l’échange de connaissances entre les
pays du g7+ afin de renforcer les capacités nationales en termes de
gouvernance, de consolidation des institutions et de redressement
économique. Nous chargeons le Secrétariat du g7+ de mobiliser les
ressources nécessaires à la mise en œuvre des programmes d’apprentissage
par les pairs identifiés.
Mobiliser le soutien mondial et garantir l’allègement de la dette des États touchés par un conflit
Nous
appelons à un financement accru, prévisible et durable du développement
dans les pays touchés par un conflit, en veillant à l’alignement sur
les principes du New Deal, à savoir l’appropriation nationale et le
renforcement des institutions.
Nous nous engageons à soutenir
l’élaboration et la mise en œuvre de programmes économiques ciblés qui
renforcent l’autonomie des femmes entrepreneurs, enreconnaissant leur
rôle essentiel dans la promotion d’une croissance inclusive, de la
sécurité alimentaire, de la résilience et du développement durable des
États touchés par un conflit.
Nous appelons aux institutions financières internationales, aux nations créancières et aux partenaires du développement afin de:
Donner la priorité au financement concessionnel et à la restructuraZon de la de[e des États fragiles.
o
Me[re en place un mécanisme spécial d’allègement de la de[e pour les
pays touchés par un conflit, y compris l’annulaZon de la de[e non
viable.
o Réformer les cadres d’évaluaZon de la de[e pour refléter les réalités de la fragilité et des économies suje[es aux crises.
Nous
réitérons notre appel à une augmentation significative du financement
climatique pour les régions affectées de manière disproportionnée par le
changement climatique, en particulier les États touchés par des
conflits, où la vulnérabilité est aggravée par la fragilité. Nous
exhortons les agences internationales de financement du climat, les
fonds et les donateurs à réformer d’urgence les mécanismes de
financement du climat, en veillant à ce qu’ils soient plus souples, plus
accessibles et plus adaptés aux réalités de ces pays. Nous insistons
pour que les États touchés par un conflit soient habilités à diriger,
gérer et mettre en œuvre directement des initiatives d’adaptation au
climat, afin de garantir des solutions adaptées au contexte, durables et
alignées sur les priorités nationales.
Nous réaffirmons notre
engagement à renforcer la sécurité alimentaire en tant que fondement du
maintien de la paix et de la résilience dans les pays du g7+.
Reconnaissant l’interconnexion entre les conflits, la fragilité et
l’insécurité alimentaire, le g7+ souligne l’importance d’investir dans
des systèmes alimentaires inclusifs et résilients au climat, de
renforcer la production alimentaire locale et d’améliorer l’accès à des
aliments nutritifs. Nous appelons nos partenaires de développement et la
communauté internationale à soutenir ces efforts en alignant leur aide
sur les priorités nationales et en investissant dans des solutions à
long terme qui contribuent à la souveraineté alimentaire et à la
stabilité dans des contextes fragiles.
Renforcer le g7+ grâce à la consolidation institutionnelle
Nous
nous engageons à ce que tous les États membres ratifient intégralement
la charte du g7+, ce qui garantira la consolidation juridique et
institutionnelle du groupe.
Nous nous engageons à signer une
note diplomatique afin d’exprimer officiellement notre volonté de
renforcer la coopération bilatérale et d’améliorer les relations entre
les États membres. Par cette démarche, nous cherchons à
institutionnaliser davantage notre collaboration.
Nous
réaffirmons l’importance d’une coordination régulière entre les
Ministres des Affaires étrangères afin de renforcer l’engagement
politique, l’influence sur les orientations et la défense des intérêts
au niveau mondial.
Nous demandons à nos représentants permanents
auprès des Nations Unies de renforcer la coordination, en travaillant
en étroite collaboration avec le Secrétariat du g7+ et son bureau de New
York. Nous les encourageons à mettre en place des consultations
régulières au niveau des experts afin de participer aux principales
délibérations des Nations Unies.
Renforcer le leadership du g7+ sur la scène mondiale
Nous nommons le Président du Timor-Leste, S.E. Dr. José
Ramos-Horta, comme envoyé spécial pour la médiation et nous demanderons
au Secrétaire général des Nations Unies de soutenir son travail en
faveur de la paix et de la résolution des conflits.
Nous convenons d’organiser un Sommet des chefs d’État et de
Gouvernements du g7+ pendant l’Assemblée générale des Nations Unies afin
d’amplifier notre voix collective sur la paix, la sécurité et le
développement dans un paysage géopolitique en mutation.
Nous renforcerons notre engagement auprès des organisations
internationales et régionales afin de veiller à ce que les États touchés
par un conflit restent au centre du processus décisionnel mondial.
Nous nous engageons à renforcer notre présence et nos activités de
plaidoyer auprès des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité,
ainsi qu’au sein des institutions financières internationales et des
banques multilatérales de développement. Nous veillerons à ce que les
voix des États touchés par un conflit façonnent les orientations
mondiales en matière de paix, de sécurité et de développement en
plaidant en faveur de cadres inclusifs, réactifs et adaptés aux défis
uniques des contextes fragiles et touchés par un conflit.
Nous saluons donc l’adoption du Pacte pour l’avenir par les Nations
Unies en septembre 2024, avec des engagements à réformer les
institutions multilatérales en particulier, les institutions financières
internationales, ainsi que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, en
donnant la priorité à une plus grande
représentation des régions historiquement sous-représentées, en
particulier
l’Afrique.
Nomination du nouveau Président et des Vice-Présidents
Nous
convenons que la Sierra Leone achèvera son mandat de Présidente le 31
décembre 2025. Les Îles Salomon assumeront la fonction de Président le
1er janvier 2026 pour un mandat de deux ans. La République démocratique
du Congo et le Liberia assureront la vice-présidence pendant la même
période
Appréciation et perspectives d’avenir
Nous
remercions profondément le gouvernement du Timor-Leste d’avoir
accueilli la 6ème réunion ministérielle et pour son engagement sans
faille à l’égard du g7+.
Nous reconnaissons et apprécions le
soutien de nos partenaires, notamment la Fondation g7+ et les
gouvernements de la Finlande et de la Chine, entre autres, pour leurs
contributions financières et techniques.
Nous nous engageons à
mettre en œuvre les accords décrits dans le présent document et
chargeons le Secrétariat de g7+ de suivre les progrès accomplis et d’en
rendre compte lors de la prochaine réunion ministérielle.
publié par Association France Timor Leste @ 10:34,
,
Timor Oriental – Le Cardinal salésien Virgilio do Carmo da Silva rappelle l'amour du Pape François pour son Pays
29 avril 2025
(ANS - Dili) - « Je suis amoureux du Timor ! »
Le Cardinal salésien Virgilio do Carmo da Silva, Archevêque de Dili, a
encore dans sa mémoire cette phrase que le Pape François lui a adressée
il y a un peu plus de sept mois, lors de son plus long voyage en Océanie
et en Extrême-Orient, où il s'est arrêté deux jours au Timor Oriental.
Et le Cardinal salésien a eu l'occasion de l’évoquer, ainsi que
tout l'amour du Pape Bergoglio pour le Timor Oriental, lorsqu'il a été
accueilli par des journalistes locaux à l'aéroport de Dili, mardi
dernier, le 22 avril 2025, alors qu'il s'apprêtait à partir pour Rome,
son voyage de 12 500 km, précisément pour participer aux funérailles du
Saint-Père.
D'autre part, le Cardinal salésien connaissait déjà l'amour du
Saint-Père pour son Pays. En effet, lorsque do Carmo da Silva fut nommé
Cardinal par le Pontife argentin, en mai 2022, il a déclaré : « Je suis
convaincu que le Pape François ne l'a pas offert à moi, Virgile, mais
plutôt à l'Église et au peuple du Timor Oriental ». Et lorsqu'il s’est
rendu à Rome, le 7 mai 2022, pour recevoir sa barrette cardinalice, lors
de la célébration de sa prise de possession de son titre de Cardinal,
la paroisse de Saint Albert le Grand, au nord de Rome, il a répété : «
Le choix de me nommer Cardinal est un don du Pape aux jeunes et au
peuple du Timor ».
Par cette nomination, le défunt Pontife a fait de lui non seulement
l'un des plus jeunes Cardinaux du collège des Cardinaux (il l’est
toujours, à l’âge de 57 ans), mais surtout il a attribué la première
barrette cardinalice à un citoyen du Timor Oriental, le seul Pays
d'Asie, avec les Philippines, à avoir une solide majorité catholique. Au
Timor Oriental, en effet, on estime que les catholiques représentent 97
% de la population ; Il est important de remarquer qu'à l'occasion de
la visite du Pape François dans le Pays en septembre dernier, environ
600 000 personnes, sur un total de 1,3 million d'habitants, sont
descendues dans la rue pour rencontrer le Vicaire du Christ.
Au cours de la brève interview accordée à l'aéroport de Dili, le
Salésien a également raconté comment il a vécu la nouvelle du décès du
Saint-Père et a évoqué la tâche qui l'attend désormais en tant que
membre du Collège des Cardinaux.
Il a expliqué qu'il venait tout juste d'avoir le temps d'assimiler la
nouvelle du décès du Pape François et qu'il s'apprêtait à célébrer une
Messe de suffrage en sa mémoire lorsqu'il a reçu la convocation pour
Rome.
Quant au Conclave, le Cardinal do Carmo est certainement l'un de ces
Cardinaux qui incarnent le mieux le visage d'une Église présente dans
les « périphéries les plus périphériques du monde », celles si chères au
Pape François, que le Cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Collège
des Cardinaux, a également rappelées lors de l'homélie des funérailles
du Pape, le samedi 26 avril. Mais, souligne-t-il, « je ne peux pas
arriver avec un candidat précis en tête. Nous devons faire un bon
discernement. Et pour ma part, je suis heureux de pouvoir participer ».
En ce qui concerne l'interprétation proposée par de nombreux médias à
propos du positionnement du futur pontife dans les schémas politiques
traditionnels de « conservateur » ou de « progressiste », l'Archevêque
salésien de Dili met les choses au clair : « Je pense que ce dont nous
avons besoin, ce n'est pas d'un Pape plus conservateur ou plus
progressiste, mais de quelqu'un de neutre pour garantir que l'Église
aille dans la bonne direction.
Bien sûr, c'est ce que j'ai en tête, je ne sais pas ce que les autres
en pensent. Mais je pense qu'il devrait y avoir un équilibre ».
Sources : Reuters, Asia News
publié par Association France Timor Leste @ 11:29,
,
12 novembre : le massacre de Dili au Timor oriental
Chaque 12 novembre, le Timor oriental célèbre la Journée nationale de la jeunesse (Dia Nacional da Juventude), un jour férié qui commémore un terrible massacre opéré par l’armée indonésienne à l’époque où elle occupait le pays.
On est en 1991, l’Indonésie alors dirigée par le dictateur Suharto, occupait l’ancienne colonie portugaise depuis 1975. Régulièrement, elle devait affronter des mouvements de résistance, réprimés dans la violence. Sebastião Gomes, un militant indépendantiste, vient d’être capturé et exécuté par l’armée. Le 12 novembre 1991, une foule assiste à ses funérailles à Dili, dans l’église Motael, et se dirige ensuite vers le cimetière de Santa Cruz. Sur la route des militants brandissent des drapeaux, la procession rassemble des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, formant la plus importante manifestation indépendantiste depuis 1975. 200 soldats indonésiens ont surgi et ont tiré sur la foule tuant quelque 250 Timorais. Le massacre a été filmé par deux journalistes américains et un présentateur de télévision britannique. Il a ensuite été diffusé à la télévision britannique et a provoqué une vague d'indignation dans le monde entier.
Le massacre de Santa Cruz est commémoré le 12 novembre au Timor oriental comme l'un des jours les plus sanglants de l'histoire du pays et comme marquant un tournant dans le regard de la communauté internationale sur la question timoraise. L’Indonésie ne lâchera toutefois le Timor oriental qu’en 2002, le 20 mai.
L’Assemblée Régionale des jeunes pour la région de l’Asie du Sud-Est
et de l’Est, organisée par La Via Campesina, s’est tenue à Dili, au
Timor-Leste, rassemblant de jeunes paysan·nes pour aborder des luttes
communes et renforcer la solidarité dans toute la région. Des
représentant·es de la jeunesse du Timor-Leste, des Philippines, de
Thaïlande, de Corée du Sud, d’Indonésie, du Japon, du Cambodge, de
Malaisie et d’Australie ont participé à cette assemblée de trois jours,
tenue du 22 au 24 octobre, pour promouvoir la coopération régionale,
partager des connaissances et militer pour la justice agraire et des
systèmes alimentaires durables.
L’assemblée, accueillie par MOKATIL en collaboration avec le
Secrétariat Régional Asiatique de La Via Campesina, visait à construire
une approche unifiée pour faire face aux défis des communautés rurales
d’Asie du Sud-Est et de l’Est. Ces rassemblements sont essentiels pour
former des stratégies collectives, donner du pouvoir aux jeunes
paysan·nes et renforcer les mouvements de base pour faire face aux
problèmes critiques qui touchent les communautés agricoles, qu’il
s’agisse des droits fonciers ou de la souveraineté alimentaire.
Le Secrétaire d’État aux Coopératives du Timor-Leste a ouvert
l’événement en accueillant les délégué·es et en réaffirmant
l’engagement du gouvernement à promouvoir les coopératives agricoles. Il
a souligné l’importance des jeunes pour défendre les droits paysans et
assurer la durabilité de l’agriculture pour les générations futures.
Les représentant·es de MOKATIL ont partagé leurs perspectives sur les
luttes des familles paysannes du Timor-Leste, dues à l’expansion
capitaliste et à des projets écologiquement destructeurs. Ils ont mis en
avant le besoin urgent de l’engagement des jeunes pour protéger les
droits agraires et maintenir des pratiques agricoles durables face à ces
défis.
Pendant
l’assemblée, les jeunes représentant·es de chaque organisation
participante ont présenté les problématiques qui touchent les
agriculteur·rices dans leurs pays :
– Philippines (Paragos) : Les paysan·nes
philippin·es font face à de graves difficultés, car les entreprises,
souvent soutenues par le gouvernement, accaparent les terres, poussant
beaucoup dans la pauvreté et forçant les jeunes à abandonner l’école.
Les membres de Paragos se sont engagé·es à résister à ces injustices, et
les délégué·es de l’assemblée ont proposé de créer une vidéo de
solidarité pour sensibiliser aux luttes des paysan·nes philippin·es.
-Timor-Leste (MOKATIL) : MOKATIL a présenté ses
initiatives visant à soutenir la jeunesse timoraise dans la construction
de systèmes agricoles durables, essentiels pour la reprise économique
post-COVID. Malgré des obstacles comme des politiques défavorables, les
impacts climatiques et un manque de compétences en adaptation, les
jeunes de MOKATIL restent déterminé·es à promouvoir une réforme agraire.
– Corée du Sud (KWPA) : L’Association des Femmes
Paysannes de Corée a exprimé ses préoccupations au sujet des
importations de riz non taxées, qui compromettent les prix locaux et
rendent la concurrence difficile pour les agriculteur·rices coréen·nes.
La KWPA plaide aussi pour la préservation des semences traditionnelles,
la promotion de l’agroécologie et l’amélioration de l’égalité des genres
en milieu rural, en impliquant particulièrement la jeunesse dans ces
efforts.
– Australie (AFSA) : L’Alliance pour la Souveraineté
Alimentaire d’Australie a rapporté que plus de 70% des terres agricoles
australiennes sont utilisées pour l’exportation, souvent avec une
main-d’œuvre immigrée sous-payée. L’AFSA soutient des initiatives
permettant aux jeunes australien·nes d’accéder aux terres agricoles,
visant à promouvoir un secteur agricole agroécologique et localement
dirigé.
– Thaïlande (AOP) : L’Assemblée des Pauvres a
souligné le déplacement des paysan·nes thaïlandais·es dû aux projets
gouvernementaux comme la construction de barrages et la récupération des
forêts, qui, bien que destinés à la conservation, nuisent souvent aux
communautés agricoles locales.
– Cambodge (FNN) : Le Réseau des Agriculteur·rices
et de la Nature a mobilisé les jeunes cambodgien·nes dans des
coopératives agricoles, axées sur l’agroécologie et les pratiques
d’agriculture biologique. Le FNN propose des formations en gestion
d’entreprise pour les jeunes et les implique dans la défense de leurs
droits au niveau communautaire et ministériel.
– Indonésie (SPI) : Le Syndicat des Paysan·nes
Indonésien·nes a discuté de ses efforts pour promouvoir la réforme
agraire, tout en notant que les jeunes sont contraint·s de s’éloigner de
l’agriculture en raison de politiques défavorables, du contrôle des
terres par les multinationales et de la monopolisation. Le SPI pousse
pour un modèle de distribution des terres plus équitable au profit des
communautés rurales.
Le troisième jour, les participant·es ont visité la municipalité
d’Aileu, où ils·elles ont discuté avec des membres de MOKATIL de la
gestion des adhésions et des processus de production. Au cours de la
visite, les jeunes ont également réalisé une vidéo de solidarité pour
leurs pairs aux Philippines et à Sumatra, en Indonésie, qui ont perdu
leurs terres en raison des saisies par les entreprises. Le groupe a
conclu la journée par une visite du secrétariat de MOKATIL et de
l’Entrepôt National pour voir de près le travail de l’organisation.
Cette publication est également disponible en English.
publié par Association France Timor Leste @ 17:28,
,
Traité pour protéger la haute mer : quelques progrès dans les ratifications
Un an après son baptême, le traité historique
pour protéger la haute mer a engrangé de nouveaux soutiens cette
semaine, mais avec 13 ratifications, il est encore loin de pouvoir
entrer en vigueur.
Vue d’un bateau de pêche depuis le navire "Antedon II"
lors d’une sortie en mer par l’équipe de recherche du projet Riomar
dans le delta du Rhône, dans le golfe du Lion près de Marseille en
France.
Photo : AFP/VNA/CVN
Le
texte adopté par les États membres de l'ONU en juin 2023 avait été
ouvert aux signatures il y a un an, recueillant immédiatement plus de 70
paraphes.
Un an plus tard, le nombre de
signataires atteint désormais 104, et un certain nombre de pays ont
également profité de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale
de l'ONU à New York qui se termine pour ratifier le texte.
Cinq
nouveaux pays (Timor oriental, Singapour, Maldives, Bangladesh et
Barbade) ont ainsi déposé leurs instruments de ratification cette
semaine, portant le total à 13, et plus de dix nouveaux l'ont signé.
Mais alors que les ONG espèrent une entrée en vigueur du traité en 2025,
le nombre de 60 ratifications requises est encore loin.
"Bien
que les progrès de cette semaine soient bienvenus, il existe une forme
d'autosatisfaction de certains États et nous aurions espéré que plus
d'entre eux aient saisi l'opportunité de ratifier cette semaine", a commenté Greenpeace dans un communiqué.
"Il
est important que l'élan politique reste au plus haut et que les pays
finalisent leur processus de ratification aussi vite que possible", a ajouté l'ONG.
La
haute mer commence là où s'arrêtent les zones économiques exclusives
(ZEE) des États, à un maximum de 200 milles nautiques (370 km) des côtes
et n'est donc sous la juridiction d'aucun État.
Même
si elle représente près de la moitié de la planète et plus de 60% des
océans, la haute mer a longtemps été ignorée dans le combat
environnemental.
Alors l'outil phare du
nouveau traité prévoit la création d'aires marines protégées.
Aujourd'hui, environ 1% seulement de la haute mer fait l'objet de
mesures de préservation.
Mais en décembre
2022 à Montréal, l'ensemble des Etats de la planète s'est engagé lors
de la COP15 sur la biodiversité à protéger, d'ici 2030, 30% des terres
et des océans de la planète.
Pour y
parvenir, le nouveau traité est capital, d'où l'insistance des
défenseurs des océans à demander une ratification rapide pour son entrée
en vigueur le plus vite possible.
APS/VNA/CVN
publié par Association France Timor Leste @ 18:18,
,
Les
fidèles réagissent à l'approche du crépuscule lors de la messe célébrée
par le pape François sur l'esplanade de Tasitolu à Dili, au Timor
oriental, le 10 septembre 2024.
AFP
Tiziana FABI
4 minutes de lecture
Le
pape François s'est offert mardi un gigantesque bain de foule auprès de
quelque 600.000 fidèles à Dili, capitale du Timor oriental, après avoir
présidé une messe de plus de deux heures sous une chaleur étouffante
pour ce point d'orgue de sa tournée marathon en Asie du Sud-Est et en
Océanie.
A Taci Tolu, vaste esplanade poussiéreuse en périphérie
de la ville, le pape de 87 ans - soumis depuis neuf jours à un rythme
effréné - a défié tous les pronostics et les craintes pour sa santé, ne
semblant aucunement gêné par l'impression de fournaise renforcée par
l'humidité tropicale.
Fichier vidéo
Après la messe, il s'est même livré pendant 20 minutes à un tour en
"Papamobile" dans les allées de l'esplanade pour bénir la foule sous les
acclamations, au milieu d'une nuée de flash des téléphones portables.
Quelque
600.000 personnes ont assisté à la messe sur la place et dans les rues
adjacentes, selon une estimation des autorités locales rapportée par le
Vatican, soit quasiment la moitié de la population de ce pays de 1,3
million d'habitants.
François a été accueilli lundi comme une rock
star dans ce pays très catholique d'Asie-Pacifique, où sa visite, la
première depuis l'indépendance en 2002, suscite une ferveur hors-normes.
Toute
la journée, se protégeant d'un soleil de plomb sous des parapluies
jaune et blanc, les fidèles ont convergé vers l'esplanade tandis que les
pompiers rafraichissaient la foule avec des lances à eau.
"C'est
comme si nous avions un nouvel élan pour notre vie, pour les habitants
du Timor-Leste, pour la paix", a déclaré à l'AFP Natercia do Menino
Jesus Soares, 33 ans, vêtue d'une casquette, d'un T-shirt et d'un
foulard à l'effigie du pape.
Dili a bénéficié d'une rénovation de
12 millions de dollars (10,8 millions d'euros) avant la visite, dont 1
million dépensé pour l'autel du pape, des dépenses qui ont suscité des
critiques dans l'un des pays les plus pauvres au monde.
"Crocodiles"
Au
terme de la cérémonie, le pape a improvisé quelques mots pour exhorter
les fidèles à "faire attention aux crocodiles qui veulent changer votre
culture, votre histoire" et "qui mordent beaucoup".
Depuis lundi,
le convoi de François est salué le long des routes par une foule
compacte dans une ambiance délirante, escorté par des services de
sécurité sur les dents.
Cette liesse générale témoigne de
l'enthousiasme suscité par l'événement dans ce pays à 98% catholique, où
les habitants grimpent sur les toits et les poteaux pour recevoir une
bénédiction ou apercevoir l'homme en blanc.
Des
fidèles catholiques rassemblés le long d'une route après avoir vu le
pape François passer en voiture à son arrivée à Dili, le 9 septembre
2024
AFP
Yasuyoshi CHIBA
A Dili, le portrait du jésuite argentin est partout, sur les
voitures, les panneaux d'affichage, les vêtements et les vitrines des
magasins.
Mardi matin, devant le clergé local dans la cathédrale,
le pape a plaidé contre les "fléaux qui créent vide intérieur et
souffrance, tels que l'alcoolisme, la violence et le manque de respect
pour la femme".
"Ere de paix"
Cette visite papale dans
le pays - évangélisé par les missionnaires dès le XVIe siècle - est la
première depuis son indépendance après des siècles de colonisation
portugaise et 24 ans d'occupation indonésienne (1975-1999).
Le
pape François salue des jeunes en tenue traditionnelle sous le regard
du président du Timor oriental, José Ramos-Horta, lors d'une cérémonie
de bienvenue au palais présidentiel de Dili, le 9 septembre 2024
POOL/AFP
Yasuyoshi CHIBA
Devant les autorités lundi, le pape a salué l'"ère de paix et de
liberté" qui s'"est enfin levée" après "des jours sombres et
difficiles".
Il a également exhorté les dirigeants à "agir de
manière responsable pour prévenir tout type d'abus" contre les "enfants
et adolescents", alors que l'Eglise locale est confrontée à un scandale
de pédocriminalité qu'elle a longtemps dissimulé.
Le pape François (au centre) salue les fidèles catholiques après son arrivée à Dili, le 9 septembre 2024
AFP
Yasuyoshi CHIBA
Le "Timor Leste" souffre aussi d'une corruption endémique, de graves
violences sexistes et domestiques et le travail des enfants reste
monnaie courante.
Des associations et ONG ont dénoncé le
comportement de la police, qui selon un enregistrement vidéo, a
brutalement évacué des étals de vendeurs ambulants puis interpellé une
journaliste, ravivant leurs craintes concernant le respect des droits de
l'homme dans le pays.
Avant François, Jean-Paul II était le seul
pape à s'être rendu à Dili en 1989, lorsque le pays était encore sous
occupation indonésienne.
Le
pape François (d) est accueilli à son arrivée pour une rencontre avec
les évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées, séminaristes et
catéchistes à la cathédrale de l'Immaculée Conception à Dili, le 10
septembre 2024
AFP
Yasuyoshi CHIBA
Il s'agit de la troisième étape de la tournée de François en Asie-Pacifique, après Jakarta et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ce
périple de 33.000 km est le plus long et le plus lointain de son
pontificat, depuis son élection en 2013. Il s'achèvera à Singapour
mercredi avant que le pape ne reparte vendredi pour Rome.
Malgré
ses problèmes de santé et le rythme effréné de ce voyage, le chef de
l'Eglise catholique est jusqu'ici apparu en bonne forme et souriant,
balayant les doutes sur sa capacité à assurer un voyage aussi éprouvant.
publié par Association France Timor Leste @ 05:10,
,
Au Timor oriental, la liesse d’un jeune pays catholique pour accueillir le pape
Troisième étape de François en Asie du Sud-Est, l’ancienne colonie portugaise, puis indonésienne, dont la population est catholique à 97 %, s’est mise à l’arrêt trois jours durant pour célébrer la venue du chef de l’Eglise.
Publié le 10 septembre 2024 à 19h25, modifié hier à 07h58
Temps de Lecture 5 min.
Article réservé aux abonnés
Des fidèles assistent à la messe dirigée par le pape François, sur l’esplanade de Tasitolu, à Dili, au Timor oriental, le 10 septembre 2024. YASUYOSHI CHIBA / AP
Avec 1,3 million d’âmes, le Timor oriental est un tout petit pays. Mais quand la moitié de la population est rassemblée sur quelques hectares, elle n’en est pas moins impressionnante. Mardi 10 septembre, environ 600 000 personnes, d’après les autorités locales, ont dit « Amen » à l’unisson, au pape François venu célébrer une messe historique dans cette jeune démocratie dont 97 % des habitants se déclarent catholiques.
Face au pape argentin, une mer de parapluies jaunes et blancs, les couleurs du Vatican, protégeait du soleil plombant la foule vêtue de tee-shirts à son effigie. Certains étaient arrivés dans la nuit pour être au premier rang. Réunis sur une zone ouverte à Tasitolu, une bourgade de bord de mer à l’ouest de Dili, la capitale, les Timorais ont pu se consacrer pleinement à la venue du pontife : l’Etat avait décrété trois jours fériés pour l’occasion.
Sur la route qui mène au rassemblement, chaque boutique ou entreprise y va de son panneau publicitaire célébrant la venue du chef de l’Eglise catholique, tandis qu’une marée humaine se dirige vers les lieux. « Je suis ravi, vraiment heureux »,témoigne Federico, 34 ans, larges lunettes de soleil irisées sur les yeux. « Tout le monde est excité : c’est la première fois que le pape vient au Timor oriental », affirme le jeune homme.
En droit, il a raison : quand Jean Paul II avait présidé une messe au même endroit, en 1989, le Timor oriental était encore une province indonésienne. La venue du pape fut un message d’espoir pour un peuple opprimé, et une manière de mettre la pression sur l’Indonésie, qui avait envahi le territoire après le retrait du colonisateur portugais, en 1975. Aujourd’hui, elle est vécue comme une reconnaissance pour un Etat qui n’a accédé à l’indépendance officielle qu’en 2002, trois ans après le départ des troupes indonésiennes, ayant laissé un pays en ruine.
Lundi, le pape a d’ailleurs appelé le pays à continuer sur la voie de la réconciliation : « Je tiens en particulier à rappeler et à saluer vos efforts assidus pour parvenir à une pleine réconciliation avec vos frères d’Indonésie,une attitude qui a trouvé sa source la première et la plus pure dans les enseignements de l’Evangile. » Pour un conflit si récent, les relations avec Djakarta sont effectivement apaisées : beaucoup de Timorais étudient ou travaillent en Indonésie et, mardi, des groupes de catholiques sont venus du Timor indonésien, la moitié occidentale de l’île, pour participer à la messe.
« Les jeunes générations ne connaissent plus l’histoire »
Il vous reste 67.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
publié par Association France Timor Leste @ 05:00,
,