Sur la route qui mène au rassemblement, chaque boutique ou entreprise y va de son panneau publicitaire célébrant la venue du chef de l’Eglise catholique, tandis qu’une marée humaine se dirige vers les lieux. « Je suis ravi, vraiment heureux », témoigne Federico, 34 ans, larges lunettes de soleil irisées sur les yeux. « Tout le monde est excité : c’est la première fois que le pape vient au Timor oriental », affirme le jeune homme.

En droit, il a raison : quand Jean Paul II avait présidé une messe au même endroit, en 1989, le Timor oriental était encore une province indonésienne. La venue du pape fut un message d’espoir pour un peuple opprimé, et une manière de mettre la pression sur l’Indonésie, qui avait envahi le territoire après le retrait du colonisateur portugais, en 1975. Aujourd’hui, elle est vécue comme une reconnaissance pour un Etat qui n’a accédé à l’indépendance officielle qu’en 2002, trois ans après le départ des troupes indonésiennes, ayant laissé un pays en ruine.

Lundi, le pape a d’ailleurs appelé le pays à continuer sur la voie de la réconciliation : « Je tiens en particulier à rappeler et à saluer vos efforts assidus pour parvenir à une pleine réconciliation avec vos frères d’Indonésie, une attitude qui a trouvé sa source la première et la plus pure dans les enseignements de l’Evangile. » Pour un conflit si récent, les relations avec Djakarta sont effectivement apaisées : beaucoup de Timorais étudient ou travaillent en Indonésie et, mardi, des groupes de catholiques sont venus du Timor indonésien, la moitié occidentale de l’île, pour participer à la messe.

« Les jeunes générations ne connaissent plus l’histoire »

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