Xanana Gusmao à la conférence sur l'Ukraine
Publié le 2024/06/20
INTERVENTION DE
SON EXCELLENCE LE PREMIER MINISTRE
KAY RALA XANANA GUSMÃO LORS DE LA SESSION PLÉNIÈRE
DU SOMMET DE LA PAIX POUR L'UKRAINE
Bürgenstock, Suisse
15 juin 2024
(traduction
en français, de la responsabilité de France Timor Leste, à partir de
l'original en portugais sur le site du Gouvernement )
Je vous remercie d'avoir donné au Timor-Leste l'occasion de partager notre point de vue. Je voudrais remercier Son Excellence Mme Viola Amherd, présidente de la Confédération suisse, pour m'avoir invité à ce sommet pour la paix.
Mon intervention sera brève et se concentrera sur un message que je vous demande humblement de garder à l'esprit lorsque vous discuterez des moyens à mettre en œuvre pour apporter la paix à l'Ukraine et à son peuple.
Le Timor-Oriental est très conscient de l'importance de la paix pour son peuple.
Le Timor-Leste comprend très bien les souffrances auxquelles est confronté le peuple ukrainien dans le cadre du conflit actuel.
Nous avons nous aussi connu l'invasion et l'occupation, et notre peuple est encore hanté aujourd'hui par des souvenirs trop vifs de la guerre.
Notre expérience nous a appris que nous ne pouvions pas mettre fin à une guerre soutenue par les pays occidentaux. Ces mêmes pays qui parlaient de l'importance du droit international et de l'ordre fondé sur des règles.
Ce qui nous a poussés à continuer à nous battre et à mourir, c'est l'espoir que, après la guerre, nous pourrions vivre dans un monde meilleur, dans un nouvel ordre mondial qui était promu à l'époque.
Mais ce n'est pas le cas. Malheureusement, après 24 ans de guerre et maintenant que nous sommes indépendants, ce que nous voyons, c'est un monde de désordre, avec encore plus de conflits qu'auparavant.
Excellences,
Le droit international est le fondement de la paix et de l'ordre mondial. Cependant, il doit être appliqué uniformément à toutes les nations et tous les États doivent s'y conformer.
Aujourd'hui, nous assistons à une application sélective du droit international.
Certaines nations s'opposent à l'occupation dans un pays, mais pas dans un autre.
Trop souvent, les nations qui proclament le caractère sacré du droit international sont celles qui le violent.
Si nous nous engageons à maintenir la paix et la sécurité internationales, nous devons appliquer le droit international de manière cohérente, sans application sélective.
Nous avons l'obligation morale d'aborder et de nous préoccuper de tous les conflits de la même manière.
Il y a actuellement environ 65 guerres dans le monde. Même si elles semblent éloignées de nos pays, nous ne devons pas les oublier.
Nous devons respecter la promesse de justice du droit international et nous efforcer de parvenir à la paix.
Excellences, je conclurai mon message en vous appelant une fois de plus à garder ces points à l'esprit au fur et à mesure que nous avancerons dans nos discussions, et surtout après que nous aurons regagné nos pays respectifs.
Je vous remercie de votre attention.
Kay Rala Xanana Gusmao
publié par Association France Timor Leste @ 08:31,
