Handisport : Un fauteuil pour deux à Pékin
Publié le 2008/06/08
Les deux athlètes paralympiques du Timor oriental espèrent se faire prêter un fauteuil roulant à leur arrivée à Pékin. Ils ne disposent que d'un fauteuil pour deux...
Domingos Sarmento Soares, membre de l'équipe paralympique de tennis du Timor oriental, espère se faire prêter un fauteuil roulant une fois arrivé en Chine pour les Jeux de Pékin.
En attendant l'athlète de 29 ans s'entraîne à frapper des balles sur l'un des seuls courts du petit pays en empruntant une chaise roulante trop étroite offerte par l'Australie à l'une de ses collègues. "Nous n'avons qu'un seul fauteuil à nous partager, donc nous ne pouvons pas nous entraîner tous les jours", explique le jeune homme en alternant coups droits et revers sous le soleil tropical.
Les jeux Olympiques vont débuter en août à Pékin mais, dans le pays le moins développé d'Asie, la course d'obstacles est déjà lancée. On ignore même qui paiera le billet d'avion des athlètes, le gouvernement ayant annoncé qu'il ne faudrait pas compter sur lui. Le stade de la capitale Dili a longtemps été laissé à l'abandon et la jeune nation ne dispose pas de piste d'entraînement. Ni de piscine olympique. "Les nageurs doivent s'entraîner dans la mer, et la mer peut les emporter au large. Il faudrait qu'ils nagent dans des eaux calmes. S'ils se noient, je serais tenu responsable", ronchonne Juliao Soares da Silva, chef de la délégation paralympique.
21 accompagnateurs pour deux athlètes
Occupé durant un quart de siècle par l'Indonésie, indépendant depuis seulement six ans, le Timor oriental se débat dans la pauvreté et demeure dépourvu de grosses infrastructures.
Même le petit équipement sportif manque: les poids utilisés par les haltérophiles ont été récupérés dans des salles de gymnastique d'hôtels. Les autorités sportives locales sont à l'image de l'Etat: divisées, désorganisées, bureaucratiques et sans le sou. Pour l'ouverture des JO le 8 août, Dili veut envoyer seulement deux marathoniens, Antonio Ramos et Mariana Diaz Ximenez, avec... 21 personnes pour les accompagner. Onze athlètes doivent suivre pour les jeux paralympiques, alignés dans les compétitions d'haltérophilie, de marathon, de tennis de table et de tennis. "Le sport n'est pas une priorité pour le gouvernement du Timor oriental", regrette le président du Comité olympique national, Joao Carrascalao.
Il est lucide sur les limites de ses compétiteurs et ne fonde pas trop d'espérances sur les chances de médailles. "Nous n'avons aucun espoir de gagner le marathon, mais le finir serait déjà une performance", dit-il à l'AFP. La jeune nation reste de surcroît fracturée par des violences et des tensions aux causes multiples. Il est de notoriété publique que M. Carrascalao est à couteaux tirés avec les responsables de diverses fédérations sportives timoraises. Certains, comme M. da Silva, se consolent du délabrement des institutions sportives en assistant à une activité non olympique mais très populaire au Timor: le combat de coqs.
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publié par Association France Timor Leste @ 23:57,