Le Timor sous la pression de son explosion démographique
Publié le 2008/06/10
TIBAR (Timor oriental) - Berta Villanova a engendré douze enfants, dont six sont morts avant d'avoir atteint l'âge de deux ans. Cette femme du Timor oriental n'a jamais entendu parler de contraception.
Elle habite une ferme toute simple dans le village de Tibar, sur le rivage côtier où ses bambins courent pieds nus dans la poussière.
"J'aimerais arrêter (de faire des enfants) mais si Dieu m'en donne de nouveaux, je suis prête à les accueillir", assure la mère de 43 ans, croyante comme la majorité des habitants, catholiques à près de 95%.
Le taux de fécondité de la jeune nation aux confins du Sud-Est asiatique est de 7,7 enfants par femme, l'un des plus élevés du monde selon les Nations unies.
Les spécialistes estiment que l'occupation indonésienne (1975-1999) de l'ancienne colonie portugaise a provoqué la mort de 250.000 à 300.000 personnes, soit un tiers de la population. Mais le pays d'un million d'habitants a comblé ces pertes à grandes enjambées.
"On assiste à un baby boom, ce qui n'est pas rare dans un environnement post-conflit tel que celui du Timor-Leste (nom officiel du Timor oriental), qui même avant 1999 possédait un taux de fécondité élevé", analyse Kirsty Gusmao, femme du Premier ministre et directrice de la Fondation Alola, une ONG oeuvrant pour les femmes et les enfants.
Elle explique que le thème de la contraception est rarement discuté au Timor oriental, en raison de la pauvreté généralisée, du bas niveau de l'éducation et de l'influence conservatrice de l'Eglise.
De plus, la plupart des parents considèrent les enfants comme des bras utiles pour le foyer et comme un soutien pour leurs vieux jours.
"On estime que les enfants ont des responsabilités envers leurs parents, et non le contraire", souligne Mme Gusmao.
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publié par Association France Timor Leste @ 23:33,