Le Timor Oriental s'apprête à relever un défi de taille lors de la phase de qualification pour la prochaine Coupe du Monde de la FIFA™. Mais dans ce pays habitué à franchir les obstacles et particulièrement touché par la pauvreté, le football, sport numéro un dans l'une des dernières nations à avoir rejoint la FIFA, permet de se faire une petite place au soleil.
Dix ans seulement après son affiliation à l'instance dirigeante du football mondial, le Timor Oriental a passé un premier cap important : deux victoires à domicile puis à l'extérieur face à la Mongolie en mars dernier lors de la phase préliminaire de la compétition reine ont permis à O Sol Nascente (Le Soleil levant) de se hisser à la 151ème place du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Une progression remarquable quand on sait que cette nation du sud-est asiatique, située sur une île de l'archipel indonésien, n'avait jamais fait mieux que 182ème avant 2015.
Qualifié pour le deuxième tour pour la première fois de son histoire, le Timor Oriental n'a pas été épargné par le tirage au sort. Il devra se frotter à l'Arabie Saoudite, qui a déjà pris part à quatre Coupes du Monde et à des Émirats Arabes Unis en grande forme, demi-finalistes de la dernière Coupe d'Asie des Nations de l'AFC. Les Est-Timorais commenceront par un déplacement en Malaisie le 11 juin et le fait que près de la moitié des habitants de Dili, capitale du Timor Oriental, pourrait tenir dans le stade Bukit Jalil de Kuala Lumpur en dit long sur la tâche qui attend les visiteurs.
Commencer par les bases
L'ancienne colonie portugaise a obtenu son indépendance en 2000, avant de faire sa première apparition sur la scène internationale en 2003. Depuis, le pays a rarement eu l'occasion de se montrer, en dehors d'une participation à la phase de qualification pour la Coupe d'Asie. Il en a revanche profité pour mettre l'accent sur le football régional, bâtissant des bases solides.
Après avoir essuyé plusieurs revers, la sélection est-timoraise a remporté son premier match lors du tour de qualification pour la Coupe Suzuki de l'ASEAN Football Federation (AFF) 2012 et n'a raté que d'un petit point son ticket pour le premier tour. L'histoire s'est répétée deux ans plus tard avec une victoire et un match nul insuffisants pour assurer une qualification historique pour le tournoi est-asiatique. "Nous dédions cette victoire au peuple est-timorais", avait confié le sélectionneur de l'époque, Emerson Alcantara, suite au succès de 2012 face au Laos, le premier enregistré par O Sol Nascente à l'échelle régionale. "Les Est-Timorais adorent le football. Ils peuvent se montrer fiers de ce résultat. C'est très important pour nous d'offrir une source de motivation au peuple et de contribuer à changer la vie des habitants."
Le parcours en Coupe du Monde
Depuis, le Timor Oriental a atteint de nouveaux sommets avec ses récentes victoires coup sur coup face à la Mongolie. Le succès à domicile a été célébré dans tout le pays. Il faut dire que jusqu'alors, la sélection comptait quatre défaites en autant de sorties lors des préliminaires de la Coupe du Monde.  La double confrontation avec la Mongolie illustre parfaitement la diversité caractéristique de la plus prestigieuse des compétitions : le match aller à Dili s'est disputé sous une chaleur humide qui contraste fortement avec la neige présente aux abords du stade d'Oulan-Bator quelques jours plus tard.
Aujourd'hui, les Est-Timorais se préparent à affronter la crème du football asiatique.La rencontre face aux Émirats Arabes Unis aura d'ailleurs une saveur particulière pour le milieu de terrain Rodrigo Silva, l'un des quelques Brésiliens naturalisés de la sélection, qui évolue justement  dans le club émirati de Ras Al Khaimah.
Si l'objectif est évidemment de remporter les matches de qualification, les Est-Timorais sont d'ores et déjà satisfaits de pouvoir les disputer. "Peu importe si le Timor s'impose", avait estimé au micro de FIFA.com le président de la Fédération Francisco Lay avant les rencontres de mars. "Le plus important, c'est que le football sorte gagnant."