Crimes de 1999 au Timor : un rapport remis officiellement le 15 juillet

Le Monde online
11.07.08 | 13h28

Les présidents indonésien et timorais se rencontreront mardi à Bali où leur sera remis un rapport sur les exactions commises en 1999 au Timor oriental, a annoncé vendredi un responsable gouvernemental à Jakarta.

Le gouvernement indonésien "est dans l'obligation morale" d'accepter les conclusions de ce rapport controversé censé oeuvrer pour la réconciliation des deux pays voisins, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la diplomatie indonésienne Teuku Faizasyah.

Ce rapport "représente une approche consistant à aller de l'avant et nous sommes bien conscients qu'il s'inscrit dans une perspective de réconciliation", a-t-il précisé.

Le chef de l'Etat indonésien Susilo Bambang Yudhoyono et son homologue est-timorais José Ramos-Horta recevront, après de nombreux retards critiqués, la conclusion du travail d'une commission de réconciliation créée conjointement par les deux gouvernements.

En 1999, le Timor oriental avait massivement voté pour l'indépendance. Les milices pro-indonésiennes appuyées par l'armée de Jakarta avaient alors tué quelque 1.400 personnes et rasé 80% des infrastructures de l'ex-colonie portugaise.

Le quotidien australien The Sydney Morning Herald a assuré vendredi avoir consulté grâce à une "fuite" le rapport officiellement rendu public la semaine prochaine.

Selon le journal, le document conclut que l'armée indonésienne, la police indonésienne et le gouvernement indonésien portent tous les trois une "responsabilité institutionnelle" dans les crimes commis en 1999 au Timor.

Toujours selon le rapport cité par le journal, l'armée, la police et les autorités civiles de l'Indonésie "ont coopéré de façon constante et systématique avec les milices". Le rapport parle de "campagne organisée de violences" et souligne que l'Indonésie porte "une responsabilité d'Etat" dans les exactions.

Jusqu'à aujourd'hui Jakarta affirmait que son armée n'avait pas organisé ni participé aux violences et que celles-ci étaient le fait de milices ou d'éléments autonomes isolés.

La "Commission de vérité et d'amitié", qui a rédigé le rapport, est controversée car elle ne pourra assigner devant un tribunal les criminels de guerre toujours impunis. Des représentants des victimes ou le clergé catholique timorais souhaitaient une cour de justice internationale.

publié par Association France Timor Leste @ 00:43,

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