La Haye: le Timor Leste poursuit l'Australie devant la CPA

RADIO AUSTRALIA

Mis à jour 4 December 2013, 15:18 AEST


L'enjeu : l'annulation du traité signé en 2006 par l'Australie et le Timor Leste sur l'exploitation du gaz naturel liquéfié et du pétrole dans la mer de Timor, qui sépare les deux pays - un contrat d'une valeur de 40 milliards de dollars australiens. 
L'Australie poursuivie par le Timor Leste devant la Cour Permanente d'Arbitrage de La Haye, une juridiction arbitrale internationale consultative qui s'occupe entre autres des contentieux entre États. Les audiences débuteront jeudi.
 
L'enjeu : l'annulation du traité signé en 2006 par l'Australie et le Timor Leste sur l'exploitation du gaz naturel liquéfié et du pétrole dans la mer de Timor, qui sépare les deux pays - une affaire juteuse d'une valeur de 40 milliards de dollars australiens. 
 
Le déclencheur de ce bras de fer entre les deux voisins, c'est un ancien officier de l'ASIS - les services australiens de renseignements extérieurs. Il a révélé avoir pris part à une mission d'espionnage en 2004. Il tient à rester anonyme. C'est donc l'avocat du Timor Leste, maître Bernard Colleary, qui prend la parole : 
 
« Le directeur général des services secrets australiens et son adjoint ont envoyé une équipe de techniciens au Timor Leste, et sous couvert de venir rénover et reconstruire les bureaux du gouvernement à Dili dans le cadre d'un programme humanitaire australien, ils en ont profité pour installer des micros dans les murs. C'était donc une opération d'espionnage. » 
 
L'objectif pour le gouvernement australien libéral de l'époque, était bien sûr de connaître les stratégies du gouvernement est-timorais dans les négociations sur ce traité qui devait répartir les bénéfices tirés de l'exploitation du gaz naturel entre Woodside, l'exploitant, l'Australie, et le Timor Leste - qui ne se sont d'ailleurs jamais réellement mis d'accord sur leurs frontières maritimes, même si selon les experts, la plus grande partie du champ de gaz de Greater Sunrise se trouverait dans les eaux timoraises. 
 
Pour le Timor Leste, qui espère annuler le traité, l'objectif est de pouvoir en renégocier un autre avec l'Australie et obtenir l'installation de l'usine de gaz naturel liquéfié de Woodside, l'exploitant, sur le sol timorais, et non offshore dans les eaux australiennes comme c'est prévu. 
 
Le gouvernement australien n'a pas apprécié les révélations d'espionnage à Dili par l'ancien officier de l'ASIS. Ce mercredi matin, l'ASIO, les services du renseignement intérieur, ont fait une descente au domicile de l'ancien espion, dont ils ont annulé le passeport, ainsi qu'à celui de l'avocat du Timor Leste, maître Colleary. 
 
L'avocat contre-attaque en dénonçant un conflit d'intérêt : Alexander Downer, le ministre australien des Affaires étrangères en poste au moment de la négociation du traité sur le gaz est devenu le conseiller de Woodside, la compagnie qui exploite le champ de gaz entre le Timor et l'Australie, Greater Sunrise. 
 
« Le rôle des services de renseignement extérieur australien n'est certainement pas de se mettre au service d'une entreprise privée pour l'aider à conclure un contrat. Si cela s'était passé sur Bridge Street, Collins Street ou Wall Street, ces gens-là seraient déjà en prison. » 
 
Bridge Street, c'est l'adresse de la bourse de Sydney, Collins Street, celle de la bourse de Melbourne, et Wall Street, ça tout le monde connaît, c'est l'adresse de la bourse de New York. 
 
L'avocat du Timor Leste devant la Cour Permanente d'Arbitrage de La Haye, répondait aux questions de Peter Lloyd de l'ABC. 

publié par Association France Timor Leste @ 23:57,

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