Dépêche de l'AFP
sur et FIGARO. FR
Général à la retraite, Wiranto figure parmi les officiers de haut rang dont la responsabilité pénale avait été mise en cause par des procureurs des Nations unies pour de graves violations des droits de l'Homme au cours de l'occupation par l'Indonésie, de 1975 à 1999, du Timor Oriental, une ancienne colonie portugaise.
Environ 100.000 personnes avaient été tuées au cours du conflit, des crimes perpétrés par des milices soutenues et coordonnées par des membres des forces armées indonésiennes, de la police et des autorités civiles indonésiennes, afin de perturber la mise en application des résultats du référendum d'autodétermination. Le Timor Oriental a formellement accédé à l'indépendance en 2002. Wiranto, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens, était commandant des forces armées au moment des événements au Timor Oriental. Il n'a jamais été traduit en justice pour ces atrocités.
Dans le nouveau gouvernement, l'ex-général remplace Luhut Panjaitan au poste-clé de ministre de la Sécurité, qui supervise les ministères régaliens des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense. Des observateurs estiment que Luhut, nommé au ministère de la Coordination des affaires maritimes, a suscité des préoccupations au sein de l'élite militaire et de groupes islamiques en prenant récemment la décision sans précédent d'enquêter sur les purges anticommunistes du milieu des années 1960 en Indonésie, parmi les pires massacres du siècle dernier.
L'arrivée de Wiranto au gouvernement du président Joko Widodo, surnommé Jokowi, est un "revers" pour les droits de l'homme, a déclaré Andreas Harsono, chercheur indonésien à Human Rights Watch (HRW). "Le message, c'est que Jokowi ne va peut-être pas être aussi partisan du progrès qu'auparavant en matière de droits de l'homme", a estimé M. Harsono.
C'est le troisième remaniement ministériel entrepris par Jokowi depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2014.