Début des élections législatives au Timor oriental
DILI (Reuters) - Le Timor oriental, indépendant depuis 2002, organise ce samedi des élections législatives avec l'espoir d'éloigner le spectre des violences communautaires de l'année dernière.
La campagne électorale s'est déroulée dans un calme relatif, et le dispositif de sécurité mis en place dans les rues de Dili, la capitale, pour le scrutin était léger lorsque les bureaux de vote ont ouvert leurs portes.
Les premiers résultats ne devraient pas être connus avant le début de la semaine prochaine.
Les électeurs de l'ancienne colonie portugaise occupée par la suite par l'Indonésie sont appelés aux urnes pour la troisième fois en trois mois, après les deux tours de la présidentielle.
Quatorze partis sont en lice, mais l'élection devrait se résumer à un duel entre le Fretilin, principal parti issu de la résistance à l'occupation indonésienne actuellement au pouvoir, et le Congrès national pour la reconstruction du Timor (CNRT) formé par le père de l'indépendance, Xanana Gusmao.
Après avoir été élu en 2002 premier président de l'indépendance, Gusmao veut aujourd'hui assumer la fonction plus active de Premier ministre.
APPEL À L'UNITÉ
Pour Julio Tomas Pinto, de l'université du Timor oriental, ni le Front révolutionnaire du Timor oriental indépendant (Fretilin) ni le CNRT ne devrait être en mesure d'obtenir une majorité absolue au parlement, où siègent 65 députés.
"Je m'attends à ce que les deux partis obtiennent chacun une vingtaine de sièges au parlement, mais pour former un gouvernement, il leur en faudrait 34 ou 35, une coalition avec d'autres partis sera donc nécessaire", a-t-il dit à Reuters.
Deux autres formations, le Parti démocratique (PD) et l'alliance formée par l'Association sociale-démocrate timoraise et le Parti social démocrate (ASDT/PSD), semblent en mesure d'obtenir des élus.
Dans un entretien accordé vendredi à Reuters, le président Jose Ramos-Horta, élu le mois dernier, a souligné que les dirigeants politiques du pays devaient s'unir pour combattre la pauvreté et améliorer la sécurité.
"Je conçois mon rôle comme un bâtisseur de pont, un médiateur, un conciliateur, de sorte que notre pays puisse panser ses plaies et aller de l'avant", a dit Ramos-Horta, lauréat du prix Nobel de la Paix en 1996.
Le petit pays d'un million d'habitants, catholiques à 90%, a connu au printemps 2006 de graves affrontements qui ont éclaté après la révocation de 600 soldats originaires de l'ouest du territoire. Le bilan de ces violences a été de 37 morts et de 150.000 déplacés.
Il a fallu l'intervention d'armées étrangères (Australie, Nouvelle-Zélande et Portugal notamment) pour rétablir l'ordre. Mais 30.000 Timorais vivent encore dans des camps insalubres et la sécurité reste précaire à travers le territoire.
Après avoir voté, Mari Alkatiri, secrétaire général du Fretilin, s'est dit confiant samedi dans la victoire de son parti et a appelé la population à accepter le résultat des élections.
"Le Fretilin formera un gouvernement ouvert, s'occupera des besoins de la population et rétablira la sécurité", a ajouté l'ancien Premier ministre, qui avait démissionné après les violences de 2006.
publié par Association France Timor Leste @ 00:36,